La perte de dents n’est pas inéluctable lorsque l’on prend de l’âge. S’il est vrai que les tissus – et par conséquent les gencives – sont moins souples, moins résistants et plus fragiles, il n’y a aucune raison médicale de perdre ses dents quand on vieillit. À condition toutefois d’avoir toujours une bonne hygiène bucco-dentaire, et d’être suivi régulièrement par son dentiste. Il faut aussi adapter sa routine bucco-dentaire et ses habitudes pour compenser les effets du vieillissement sur les gencives et les dents, notamment en utilisant des bains de bouche et des brossettes interdentaires pour traquer la plaque dentaire.
Les gencives à partir de 55 ans
Un risque de gingivite accru.
À partir de 55 ans, le risque de développer une gingivite est accru, car la sécrétion de salive diminue avec l’âge – ce qui est lié notamment à une mauvaise hydratation –, et l’attrait pour les aliments sucrés augmente. Par ailleurs, les plus de 55 ans prennent davantage de médicaments que les personnes plus jeunes, et certains traitements médicamenteux peuvent avoir pour effet indésirable une sensibilité dentinaire, une diminution du flux salivaire ou le gonflement des gencives. En raison de la sensation douloureuse ou des saignements au moment du brossage, les seniors ont tendance à moins se brosser les dents, ou à les brosser moins efficacement. La prolifération de la plaque dentaire et du tartre mène alors inéluctablement à la gingivite qui, non traitée, peut évoluer en parodontite.
La récession gingivale.
Après 55 ans, les seniors souffrent davantage de récession gingivale : leurs gencives se sont rétractées au fil des ans à cause du tabagisme, du port de prothèse dentaire, de brossages traumatiques, du développement de la plaque dentaire et donc de gingivite mal ou pas soignée. Or la récession gingivale, outre qu’elle accroît le risque de déchaussement des dents, augmente également la prévalence des caries radiculaires. Il s’agit de caries qui se développent sur la racine de la dent, non recouverte par l’émail et donc plus fragile aux attaques bactériennes. Les personnes âgées sont d’autant plus sujettes à la carie radiculaire qu’elles sécrètent moins de salive, et consomment plus d’aliments sucrés.
Les gencives après 70 ans
Après 70 ans, d’autres facteurs favorisant la perte de dents s’ajoutent :
- les maladies neurodégénératives font parfois oublier aux personnes âgées de se brosser les dents. Le risque de gingivite et de maladie parodontale, si la gingivite n’est pas traitée, est alors accru.
- l’ostéoporose touche tous les os de l’organisme, y compris l’os alvéolaire de la mâchoire, sur lequel les dents sont fixées. Quand il est fragilisé, les dents se déchaussent, et la gencive disparaît irrémédiablement.
- les douleurs articulaires empêchent les personnes âgées de se brosser efficacement les dents, car elles ne peuvent plus bouger leur poignet, monter leur main à hauteur de leur bouche, ou maintenir le mouvement de brossage suffisamment longtemps pour que celui-ci soit suffisant pour éliminer la plaque bactérienne. Ce qui mène, encore une fois, à une gingivite. Voire une maladie parodontale, si la personne âgée ne se rend pas chez le dentiste pour effectuer un détartrage biannuel.
- Le cancer des gencives, dont les personnes atteintes ont un âge moyen de 62 ans, touche davantage les hommes que les femmes, et semble directement lié au tabagisme. Il mène la plupart du temps à l’ablation chirurgicale de la tumeur.