Douleur et carie

Lorsque l’on évoque le mot « carie », la première chose qui vient à l’esprit est sans doute… « aïe ». Car, qu’elle touche les adultes ou les enfants, la carie est associée à la douleur. À la fois au moment où elle fait son trou dans notre bouche, et lors du traitement. Ceci n’est pas forcément vrai, d’ailleurs. On croit que soigner une carie fait mal, mais les chirurgiens-dentistes utilisent des anesthésiants pour atténuer la douleur pendant les soins. Mais pourquoi les caries font-elles mal ? Et quelles sont les méthodes pour soulager la douleur, en attendant de pouvoir consulter son dentiste pour qu’il la traite ?

Pourquoi la carie est-elle douloureuse ?

La carie n’est pas toujours douloureuse. Car la carie évolue doucement et sans le moindre symptôme pendant plusieurs mois, et même plusieurs années selon le type de dents, l’âge, ou encore l’hygiène bucco-dentaire. Et c’est bien là le problème : elle ne devient douloureuse que lorsqu’il s’agit d’une carie profonde, qui a attaqué la dentine, voire envahi la pulpe. Or, une fois que la dentine est atteinte, le processus carieux – le terme médical consacré – s’accélère nettement. Et la douleur augmente en proportion. 

Au début, quand seule la dentine est touchée, le patient ressent une douleur au chaud, au froid, au sucré ou à l’acide. Mais, lorsque les bactéries ont traversé la dentine pour atteindre la pulpe, c’est là que les douleurs intenses et constantes commencent. C’est ce que l’on nomme, dans le langage commun, la « rage de dents ». 

Si la carie n’est pas traitée à ce stade, les bactéries continuent à se multiplier et à détruire la pulpe, qui est un tissu conjonctif parcouru de vaisseaux sanguins et de nerfs. Les douleurs proviennent de l’inflammation de la pulpe, qui est « coincée » à l’intérieur de la dentine. Lorsque la pulpe gonfle sous le coup de l’infection bactérienne, comme elle n’a pas de place, cela provoque des douleurs terriblement lancinantes. La carie peut alors provoquer des kystes, des abcès dentaires, et même entraîner des complications pouvant toucher le cœur, les articulations, etc. Un traitement d’urgence est à mettre en œuvre.